Convention au delà des conventions

C

J’avoue que dans la liste exhaustive et bigarrée des situations de prise de parole professionnelle, la convention est une de mes préférées, car c’est incontestablement la plus généreuse : l’intervenant arrive sur scène et offre à son public. Oui, j’ai dit offre. Pour autant, choisir un cadeau est un art difficile – on sait tous combien de cadeaux ratés finissent le lendemain sur leboncoin. Vous suivez l’analogie ?

Lors d’une convention, l’intervenant offre du contenu – information, idée ou vision – contenu qu’il porte avec ses tripes. Pas moins. Il a choisi ce qu’il veut / à envie de dire ; il a choisi comment le dire pour être entendu ou compris, pour être inspirant, pour être convaincant.

En réalité, cette grand-messe où l’on venait commenter le nez sur ses notes 250 slides (fussent-elles bien mises en page, ponctuées de vidéos et soulignées de jingles) s’est transformée en un exercice exigeant :

  • La convention est un haut lieu de rencontres physiques dans un monde en digitalisation. Ici la communication est incarnée. Ce sont des hommes et des femmes qui parlent. Avec leur cœur, avec leur corps. (Oui, avec leur tête aussi, mais ça on ne peut pas le retirer à leur prise de parole digitale ;))
  • La convention, comme tout outil de communication, est entrée dans l’ère de la post transversalité : écoute et partage sont nécessaires mais pas suffisants s’ils ne débouchent pas sur de l’engagement. Mais comment on engage un public assis et, ici, passif ?
  • La convention a trop souvent été synonyme d’ennui – le mot est lâché – elle doit s’ouvrir à des sujets inspirants, des intervenants externes, des partenariats nouveaux. Mettre du vent dans les cheveux, quoi !
  • Enfin, la prise de parole en convention ne peut se contenter de reprendre des éléments de langage (voir plus haut à propos des tripes), la recherche d’émotion et de sincérité est une condition de son succès. Pas facile, car on devient parfois bien timide quand il faut donner de soi…

Bref, on oublie les conventions conventionnelles (la formule me chatouille le clavier depuis le début de l’article, désolée) et on se fixe trois règles qui ont fait leurs preuves :

  1. Les pieds sur terre et la tête dans les nuages – il faut être clair et précis tout autant que créatif et innovant : une convention, ça inspire.
  2. Who dares wins – il faut oser, il faut surprendre, interpeller, il faut donner à réfléchir, débattre, s’interroger : une convention, ça réveille.
  3. Un projet commun – il faut donner un cap, et veiller à ce que chacun voit son intérêt de l’atteindre : car oui, une convention, ça engage.
Par Cecilia Vendramini

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Cecilia Vendramini

Cecilia Vendramini, Ma Parole, est consultante, formatrice et enseignante. Elle intervient sur le management de la prise de parole, les communications délicates (com de crise, conduite du changement), l’éthique et la communication. Cecilia bénéficie d'un long parcours en relations publics et communication, plutôt - mais pas seulement - orienté grands comptes.

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