Question Ethique

Q

Ethique et communication : ça pose des questions

Vous avez remarqué comme on parle souvent en permanence d’éthique depuis quelques temps ? Ethique en politique, éthique des affaires, bioéthique & santé, Intelligence Artificielle, utilisation de la Data, question de fin de vie, défense de la cause LGBT, consommation d’animaux ou pas, etc. Pardon d’additionner des carottes et des choux mais force est de constater que les questions éthiques surgissent de toute part.

Pour autant, mon périmètre à moi, c’est la com’. Et franchement, Ethique et Communication, ça fait sourire… Vous avez remarqué, dans le langage courant, communication est devenu synonyme de bullshit (voire de manipulation). « C’est de la com » ou « C’est un coup de com », avec sa variante « tout ça, c’est du marketing ! ».

Voilà qui pose une sacrée question, non ? Qu’est-ce que la communication peut bien avoir à faire avec l’éthique !?

Et bien, je dirais basiquement deux choses.

En 1, piloter la réflexion

« Est-ce qu’on décide de vendre les données de tels ou tels clients et/ou à quelles conditions ? », « Est-qu’on n’induit pas le consommateur en erreur avec tel message ? », « Est-ce que telle ou telle rémunération est choquante et est-ce que l’entreprise l’assume ? », « Est-ce que l’optimisation fiscale est éthico-compatible ? ». Autant de questions qui demandent discussions, controverses et débats car ces questions ne sont que dilemmes qui ne peuvent être résolus sans référence à des valeurs morales partagées. La fonction communication est compétente et légitime pour piloter cette réflexion, faire savoir et engager. Elle est précisément dans son rôle de dire, d’écouter et de fluidifier les échanges. Techniquement, elle maîtrise les canaux et les outils pour le faire. Je défends l’idée que la fonction communication doit piloter la / les réflexions éthiques auxquelles les organisations sont confrontées, sous l’impulsion, bien sûr, de la direction générale et en impliquant RH, R&D, DSI, production,… selon la nature de la question.

Et en 2, se concevoir éthique

Dans la famille des bonnes intentions, je voudrais la communication éthique ! Oui, car mentir, c’est maaaal et tromper, c’est pas joli-joli. Disons que concevoir une stratégie de communication efficace, c’est déjà du sport. Concevoir une stratégie de communication éthique, ça devient épique. Alors imaginer une stratégie de communication à la fois efficace ET éthique, c’est carrément de la science-fiction (ou inversement de la science-fiction, je ne sais plus trop)

Et si l’entreprise commençait déjà par être sincère ? Prendre la parole, c’est beaucoup plus évident ensuite ! (Je précise, ici, que la sincérité n’a rien à voir avec l’auto-flagellation.)

Et si la communication se donnait quelques règles de base comme la recherche de cohérence, le temps long ou le discours de preuves ? Oui, je sais ce que vous allez me dire : le discours de preuve est simplement une condition d’efficacité… mais, en réalité, la preuve, c’est un peu comme les chiffres, on peut lui fait dire ce qu’on veut. Le discours de preuves (sincère) relève donc, aussi, d’une communication éthique.

Je pourrais ajouter un troisième point, mais qui dépend plus du management et des RH que de la fonction communication, à savoir impulser un renouveau de la communication interpersonnelle. Il est heureux que les entreprises s’intéressent de plus en plus à des méthodes comme la communication non violente ou l’écoute active pour repenser les fondamentaux de la relation.

Pour ma part, c’est vers la philosophie que je me suis tournée en travaillant avec Catherine Dekeuwer, Docteur en philosophie, enseignante-chercheuse  en éthique contemporaine à Lyon 3, pour créer une approche de la problématique qui soit garante d’un questionnement sincère, inhabituel et permanent. Nous avons pensé une offre d’accompagnement des organisations qui mêle sensibilisation, formation, animation et conseil dans le pilotage d’une réflexion et la conception de stratégies de communication éthiques.

Par Cecilia Vendramini

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Cecilia Vendramini

Cecilia Vendramini, Ma Parole, est consultante, formatrice et enseignante. Elle intervient sur le management de la prise de parole, les communications délicates (com de crise, conduite du changement), l’éthique et la communication. Cecilia bénéficie d'un long parcours en relations publics et communication, plutôt - mais pas seulement - orienté grands comptes.

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