Se réinventer joyeusement

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Prise de notes sans prise de tête
de la WebConference de Erwan Deveze, Consultant en Neuroleadership & Neuromanagement Le 3 novembre 2020 @La Maison du Management

« Les neurosciences ont réalisé ces dernières années des progrès exceptionnels. Une envolée de la connaissance qui nous donne aujourd’hui des clés de compréhension inédites et formidablement utiles pour nous accompagner efficacement au quotidien dans nos fonctions de dirigeants & managers. » explique Erwan Deveze passionné et passionnant expert en neuroperformance. Et de s’interroger

« Comment mieux appréhender le monde dans toute sa complexité et diversité ? Comment mieux apprendre, se transformer, décider, coopérer, innover ? Comment préparer et renforcer son cerveau afin d’être plus épanouis, accomplis et performants ? »

J’écoute Erwan avec attention et très vite, je comprends que mon cerveau et moi, on va avoir une petite conversation.

Oui, parce que le monde tel que je le vois en ce début novembre derrière l’écran de mon ordinateur, n’est pas rose-rose. Entre la perspective d’une 6eme extinction, la menace terroriste, la peur de voir s’effondrer la démocratie ou le risque de chopper la Covid, je suis sûre d’une chose, je vais mourir ! Au secours !

En termes de complexité, je dirais qu’on a fait le plein.  Alors, transformer, décider, innover, oui, mais si on pouvait faire vite ça m’arrangerait !

Il y a deux choses qu’il faut bien comprendre d’abord.

 

1/ Notre cerveau offre prioritairement à nos peurs le leadership de nos émotions,

ça, c’est la mauvaise nouvelle (même si au temps des cavernes, ça nous a été très utile, ceci explique donc cela).

Cette peur s’exprime et s’enracine lorsqu’on rumine ou que l’on se fait de (mauvais) films, autrement dit dans des projections du passé et de l’avenir. Notre cerveau a un biais de négativité tellement important qu’il ne considéra pas, ou pas suffisamment, les hypothèses positives dans sa vision du futur.

En période de crise (maintenant, par exemple), il faut ajouter un ingrédient : l’incertitude. Rien n’est pire pour notre cerveau que d’être face à une menace invisible. C’est pourquoi, nous allons toujours chercher une incarnation du problème (plus concrètement à trouver des responsables). Prenez le Covid (au hasard), et regardez combien de théories du complot émergent.

Dans les situations de crise, parce que nous avons peur, parce que nous sommes plongés dans l’incertitude, nous avons deux terribles ennemis : l’inaction et la procrastination qui nous rongent le cerveau (au sens propre, ça se voit en imagerie médicale). Ce qui précisément, pourtant, nous ancrerait dans le présent.

 

2/ Notre cerveau se transforme chaque jour quel que soit notre âge,

et ça, c’est la bonne nouvelle.

Pourtant, on est en droit de se demander si le cerveau est vraiment fait pour le changement. Partisan du moindre effort, le cerveau adooore la routine. Et c’est là son paradoxe, pour évoluer il a besoin de se nourrir de changement, de nouveauté.

Le changement n’est pas simple mais le changement dans l’incertitude, c’est carrément compliqué. Et là, attention, prenez des notes, ce qui va suivre est déterminant.

Pour changer, il y a deux étapes à franchir : l’acceptation, « je prends acte de » et l’action « j’y vais même si je ne sais pas tout ».

Mieux qu’un long discours, je citerai ici deux hommes, un aventurier et un philosophe. Mike Hornes et Emmanuel Kant.

« Pour se mettre en marche, il suffit d’avoir 5% des réponses ; les 95% restants viennent le long du chemin. Ceux qui veulent 100% des réponses avant de partir restent sur place. »

« On mesure l’intelligence d’un homme à la quantité d’incertitudes qu’il est capable de supporter. »

Limpide.

 

Changer c’est apprendre. Alors, 3/ on change de costume,

on quitte l’habit du sachant pour celui de l’apprenant.

Quelques règles à rappeler.

  • L’apprentissage, c’est le contraire de l’infobésité. Coupez vos notifications et éteignez les chaines d’infos en continu.
  • Le multi-tasking fait perdre du temps. Parce qu’on NE PEUT PAS faire plusieurs choses en même temps.
  • Quand c’est bien, c’est bien, il n’y a pas de « mais » qui tienne.
  • On apprend mieux en faisant (et en se plantant), on apprend mieux dans la bienveillance (parce qu’on met la peur en sourdine), on apprend mieux par le jeu.
  • La répétition est déterminante pour consolider les réseaux de neurones ainsi créés.

Une idée reçue à dégommer.

  • A tous ceux qui sont convaincus de ne pas être créatifs, Erwan rappelle qu’on a tous un déterminisme génétique, culturel et comportemental qui nous conduit à la créativité. Autrement dit, les chemins de la créativité existent pourvu qu’on veuille les emprunter.
  • La créativité opère via des processus conscients et inconscient. Consciemment, on pose le problème, on réfléchit, on émet des hypothèses. Inconsciemment, on incube, notre cerveau nous renvoie alors des idées sous forme d’insights, fugaces. Consciemment, on tire le fil, on évalue, on vérifie la pertinence des idées.

Et beaucoup, beaucoup de leviers à activer pour préparer son cerveau à rebondir

Un cerveau, ça se prépare comme se prépare un marathonien pour une course.

  • Le sommeil est un impondérable pour consolider les apprentissages et remettre la machine à zéro
  • Le sport a une action directe sur la connexion des neurones
  • L’alimentation a une incidence sur le fonctionnement du cerveau
  • La nature, ou plus exactement le manque de nature, abîme notre cerveau
  • La méditation renforce et transforme le fonctionnement et la structure du cerveau

Etc. Car on pourrait aussi parler du rôle de l’art, des souvenirs ou de la cohérence cardiaque !

 

Pour finir, je tire deux enseignements de cette présentation, tels deux mantras.

  1. Au fond, il y a des vertus à l’adversité, car c’est dans l’adversité que l’on peut se transformer le plus efficacement possible.
  2. Ce n’est pas tant la situation qui est importante, que la représentation mentale qu’on s’en fait. Ce sont deux choses totalement différentes. Alors, c’est le moment de transformer nos représentations mentales pour aller vers plus d’authenticité.

 

Par Cecilia Vendramini

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Cecilia Vendramini

Cecilia Vendramini, Ma Parole, est consultante, formatrice et enseignante. Elle intervient sur le management de la prise de parole, les communications délicates (com de crise, conduite du changement), l’éthique et la communication. Cecilia bénéficie d'un long parcours en relations publics et communication, plutôt - mais pas seulement - orienté grands comptes.

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